Poly-ink

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Poly-Ink, la pépite française qui dope l'électronique imprimée

Guillaume Bregeras

La start-up grenobloise a inventé une encre transparente et conductrice à base de nanoparticules pour imprimer des composants électroniques.

C'est une pépite de la French Tech encore bien cachée. Avec son encre imprimée, Poly-Ink pourrait pourtant devenir l'une de ses belles réussites. Laura Restelli, Charles Neuman et Pierre Bangui, les fondateurs, pensent tenir une sorte de Graal entre leurs mains. Ils sont capables de produire une encre conductrice et transparente à base de nanoparticules d'argent de cellulose. En d'autres termes, ils sont en mesure de remplacer l'ITO, matière indispensable dans la confection des produits électroniques grands publics, smartphones en tête.

La perspective des écrans souples

Une denrée si précieuse que la Chine a fait de l'un de ses deux principaux métaux, l'indium, une priorité stratégique. Cette terre rare y est exploitée de manière quasi exclusive, obligeant les géants de la tech coréens et américains à se soumettre à des marchés tendus pour les obtenir. L'émergence des produits à écran souple pourrait rebattre les cartes, car l'ITO ne peut être utilisé dans ce cas précis. Au contraire du produit inventé par Poly-Ink qui met également en avant son aspect « organique ».

Un marché milliardaire

Installée dans les locaux universitaires de Grenoble après y avoir été incubée, cette pépite s'appuie sur trois entrepreneurs chevronnés et une équipe de 8 personnes. Et produit déjà des litres de cette encre pour des clients industriels comme Bosch, Dai Nippon, Ricoh et Durst. Déjà reconnue en Europe, la jeune pousse vise la rentabilité d'ici à deux ans et souhaite élargir son spectre. « Nous visons les marchés asiatiques et américains, explique Laura Restelli, en charge des relations avec les investisseurs. Notre technologie s'adresse à tous les marchés de l'Internet des objets. » En face, quelques concurrents, dont le chinois C3 Nano, mais dont le produit ne serait pas aussi avancé. Reste à déterminer si la French Tech pourra imposer son poulain sur un marché qui devrait passer de 900 millions de dollars en 2015 à 10,9 milliards en 2022.

G. B., Les Echos

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